MaisBeaux Arts Magazine est ainsi fait quâil nous donne du plaisir par les yeux (et les textes) et que câest bien dâ« histoire de lâĆil » â on songe a u beau roman de Georges Bataille, Ă©crit sous le pseudonyme de Lord Auch, en 1928 â que cette exposition en images vous propose ici. Le psychanalyste autrichien Sigmund Freud
Dans ma maison vous viendrez Dâailleurs ce nâest pas ma maison Je ne sais pas Ă qui elle est Je suis entrĂ© comme ça un jour Il nây avait personne Seulement des piments rouges accrochĂ©s au mur blanc Je suis restĂ© longtemps dans cette maison Personne nâest venu Mais tous les jours et tous les jours Je vous ai attendue Je ne faisais rien Câest-Ă -dire rien de sĂ©rieux Quelquefois le matin Je poussais des cris dâanimaux Je gueulais comme un Ăąne De toutes mes forces Et cela me faisait plaisir Et puis je jouais avec mes pieds Câest trĂšs intelligent les pieds Ils vous emmĂšnent trĂšs loin Quand vous voulez aller trĂšs loin Et puis quand vous ne voulez pas sortir Ils restent lĂ ils vous tiennent compagnie Et quand il y a de la musique ils dansent On ne peut pas danser sans eux Faut ĂȘtre bĂȘte comme lâhomme lâest si souvent Pour dire des choses aussi bĂȘtes Que bĂȘte comme ses pieds gai comme un pinson Le pinson nâest pas gai Il est seulement gai quand il est gai Et triste quand il est triste ou ni gai ni triste Est-ce quâon sait ce que câest un pinson Dâailleurs il ne sâappelle pas rĂ©ellement comme ça Câest lâhomme qui a appelĂ© cet oiseau comme ça Pinson pinson pinson pinson Comme câest curieux les noms Martin Hugo Victor de son prĂ©nom Bonaparte NapolĂ©on de son prĂ©nom Pourquoi comme ça et pas comme ça Un troupeau de bonapartes passe dans le dĂ©sert Lâempereur sâappelle Dromadaire Il a un cheval caisse et des tiroirs de course Au loin galope un homme qui nâa que trois prĂ©noms Il sâappelle Tim-Tam-Tom et nâa pas de grand nom Un peu plus loin encore il y a nâimporte qui Beaucoup plus loin encore il y a nâimporte quoi Et puis quâest-ce que ça peut faire tout ça Dans ma maison tu viendras Je pense Ă autre chose mais je ne pense quâà ça Et quand tu seras entrĂ©e dans ma maison Tu enlĂšveras tous tes vĂȘtements Et tu resteras immobile nue debout avec ta bouche rouge Comme les piments rouges pendus sur le mur blanc Et puis tu te coucheras et je me coucherai prĂšs de toi VoilĂ Dans ma maison qui nâest pas ma maison tu viendras
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